Quand une habitude est prise. Il est difficile de la perdre. Et les médecins ne se font pas beaucoup d’illusions : les millions de constipés chroniques qui achètent des laxatifs au gré de leur choix ne renonceront sans doute jamais à l’auto-médication.
Mais ils doivent au moins savoir qu’il y a deux classes de médicaments à mettre définitivement sur la liste rouge : ceux qui contiennent de la phénolphtaléine et ceux qui contiennent des anthraquinones.
En ce qui concerne la phénolphtaléine
Devant le nombre de crises de colites qu’on pouvait lui attribuer, le ministère de la Santé a instauré une mesure sage : les spécialités qui en renferment sont maintenant vendues uniquement sur ordonnance, et réservées normalement, comme elles auraient toujours dû l’être, aux constipations occasionnelles.
Pour les produits à base d’anthraquinone
Ils demeurent en vente libre
Ils sont tout aussi nocifs lorsqu’on en fait un usage régulier.
Défaut supplémentaire : ils inspirent confiance : la plupart d’entre eux se présentent sous forme de confitures ou de tisanes présentées comme naturelles.
Les anthraquinones sont, en effet, extraites d’un certain nombre de plantes où elles sont présentent en plus ou moins grande quantité. Parmi celles qui sont particulièrement agressives pour l’intestin, les préparations à base d’aloés, de boldo, de bourdaine et de séné.
Leur mode d’action est sensiblement le même que celui des laxatifs à base de phénolphtaléine : essentiellement irritans, ils font en quelque sorte « pleurer » l’intestin et pompent les réserves liquides des muqueuses.
Il s’ensuit souvent une inflammation du côlon, ou colite, qui est non seulement douloureuse, mais qui risque d’aggraver encore la constipation en freinant le transit intestinal à son niveau.
Ces laxatifs sont parfois nécessaires pour guérir une constipation occasionnelle, à la suite d’un voyage, par exemple, mais on ne doit pas en prendre régulièrement.
Attention également à l’utilisation prolongée de produits à base d’huile de paraffine : ils peuvent provoquer peu à peu un déficit de vitamines, notamment de vitamine A, en freinant son absorption par l’organisme.
Efficace et agréable à boire
Que faire alors, pour stimuler un intestin paresseux ? Comment combattre la constipation chronique ?
Rappelons l’existence de tous les produits à base de son, qui ont, au moins, le mérite d’agir de façon naturelle : tout simplement en se gonflant de liquide.
Ils augmentent ainsi le volume du bol alimentaire, ce qui facilité et stimule sa progression le long de la paroi intestinale.
Mais on doit souligner l’intérêt de spécialités à base de graines d’une plante : le psyllium.
Ayant une très forte attirance pour l’eau contenue dans nos aliments (elles en absorbent plus de 50 fois leur volume), ces graines se transforment en un gel très efficace et non irritant.
Il s’agit, en fait, d’une redécouverte. Dès l’Antiquité, nos ancêtres connaissaient les vertus laxatives du psyllium. Il y avait un frein jusqu’ici : les graines présentées telles étaient assez désagréables à avaler.
Un laboratoire a trouvé la technique pour en extraire la partie utile : l’hémicellulose.
On la trouve aujourd’hui sous forme d’une fine poudre à dissoudre dans de l’eau ou du jus de fruits. Le mélange forme une boisson acidulée, légèrement pétillante, agréable à boire. Quand aux résultats, ils sont rapidement très positifs.