Endométriose : soins naturels à base de plantes

D’après EndoFrance, l’association française de lutte contre l’endométriose, 1 femme sur 10 souffre d’endométriose.

C’est donc un problème de plus en plus courant.

70% de ces personnes souffrent de douleurs chroniques invalidantes. Et 40% rencontrent des problèmes d’infertilité. Et au bout du tunnel, pas beaucoup de solutions pour ces personnes hélas, du moins d’un point de vue traitement conventionnel.

L’endométriose c’est quoi ?

D’abord l’endomètre qu’est-ce que c’est: c’est la muqueuse à l’intérieur de l’utérus.

C’est un tissu qui croit pendant la première phase du cycle, puis qui mature pendant la deuxième phase du cycle pour ensuite être évacué pendant les règles.

Ce tissu n’est pas supposé croître ailleurs.

Mais dans l’endométriose, des morceaux d’endomètre se sont implantés dans d’autres endroits, hors de l’utérus – ça peut être dans la cavité abdominale, sur les ovaires, sur les trompes de Fallope, sur la vessie, les intestins – sans accès au monde extérieur afin d’être évacué.

Ces tissus vont suivre le même cycle que s’ils étaient au bon endroit, ils vont croître pendant la première phase du cycle, puis maturer pendant la 2e phase et se détacher pendant les règles.

Mais le problème, c’est qu’ils n’ont nulle part où aller !

Ils vont donc rester prisonniers à l’intérieur du corps, ce qui va créer une inflammation chronique accompagnée de fortes douleurs.

Et le pire de la crise se déroule bien évidemment pendant les règles.

Pourquoi développe-t-on cette condition?

Eh bien je vous dirais que c’est plutôt flou.

Une première théorie consiste à dire que les cellules de l’endomètre peuvent *migrer* vers d’autres endroits du corps, probablement au travers de 2 mécanismes.

Premièrement par la circulation sanguine, et deuxièmement au travers de menstruations « rétrogrades », c’est-à-dire qu’au lieu d’être évacué par le vagin pendant les règles, une petite partie des cellules de l’endomètre remonte dans les trompes jusqu’à la cavité abdominale pour ensuite s’implanter sur différents organes.

Mais cette explication n’est pas suffisante en elle-même parce que de nombreuses femmes ont des menstruations rétrogrades et ne développent pas pour autant d’endométriose.

Donc il faut rajouter d’autres facteurs, comme peut-être un système immunitaire qui ne fait pas son travail, car le système immunitaire est supposé éliminer les tissus qui se développent au mauvais endroit.

Pour l’instant il y a beaucoup de suppositions.

Pour les traitements conventionnels

On peut vous mettre sous traitement hormonal pour empêcher l’arrivée des règles.

On peut vous provoquer une ménopause artificielle. En fait on va bloquer les hormones qui permettent à l’endomètre de croître, ce sont les œstrogènes.

On peut aussi vous proposer un traitement chirurgical qui peut parfois être assez drastique, si rien d’autre ne semble fonctionner. Une proposition qui fait souvent réfléchir.

Approches naturelles

Des mesures peuvent vraiment soulager d’une manière significative et agissent sans dérégler le cycle naturel des choses.

On commence par l’excès d’œstrogènes.

Les œstrogènes font croître l’endomètre. Et aujourd’hui, vous êtes bombardée 24h/24 par ce qu’on appelle des xénoestrogènes, on les appelle aussi perturbateurs endocriniens, des produits chimiques qui proviennent des plastiques en particulier, mais de plein d’autres choses aussi, et qui vont agir comme vos propres œstrogènes.

Ils vont donc aggraver l’endométriose.

Autre facteur aggravant, c’est un déficit en progestérone.

En fait les œstrogènes ne s’expriment pas d’une manière absolue, mais d’une manière relative par rapport à la progestérone.

C’est comme si les deux se maintenaient en équilibre.

Et cette tendance excès d’œstrogènes et déficience en progestérone a été soulignée par certaines études comme facteur commun à l’endométriose (et au cancer des ovaires).

C’est un déséquilibre qu’il faut tenter de rééquilibrer.

Dès qu’il y a un excès d’hormones, il faut tout de suite penser au foie

C’est l’organe qui est responsable d’éliminer les hormones en excès, les œstrogènes en particulier.

Et vous savez probablement que le foie est très sollicité aujourd’hui car c’est notre usine de recyclage. On a de plus en plus de polluants à recycler.

Vous avez de nombreuses plantes qui stimulent le foie, depuis la racine de pissenlit jusqu’au chardon-marie, mais on va en choisir une qui fonctionne relativement bien dans ce contexte, toute simple, c’est la bardane, sous forme de teinture, c’est-à-dire une macération alcoolique.

Assurez-vous que la teinture soit préparée avec la racine fraîche et pas sèche. En principe c’est noté sur la fiche du produit.

Vous prenez une 30’aine de gouttes dans un peu d’eau matin et soir.

Ensuite, d’un point de vue alimentaire, on va se concentrer sur toutes les fibres qui peuvent vous aider à balayer les perturbateurs endocriniens, du moins ceux que vous avez ingérés dans votre alimentation.

Les bonnes fibres proviennent de tout ce qui est fruits et légumes, bio et de saison, la famille du chou en particulier qui va aussi aider le foie à détoxifier les hormones – le brocoli est assez fabuleux pour ça.

Autre préparation qui a un fort pouvoir détoxifiant, ce sont les jus de légumes.

Si vous avez un extracteur de jus, vraiment, pensez à vous préparer un jus de légume quotidien, c’est souvent un gros plus.

Donc tout ça c’était pour l’excès oestrogénique.

Pour une déficience en progestérone, que pourrait-on faire ?

Eh bien je vous conseille de tester une plante qui s’appelle le gattilier, qui favorise une meilleure production de progestérone lorsque celle-ci est trop basse.

On utilise le fruit du gattilier qui ressemble à un grain de poivre et qui a une odeur épicée.

On prépare le fruit en teinture, ça donne une meilleure extraction de ses constituants.

La teinture est facile à trouver dans le commerce.

En général on dose entre 30 et 60 gouttes le matin, une seule prise.

Il y a tout un débat sur la prise du gattilier aujourd’hui.

Certains disent de le prendre uniquement pendant la 2e période du cycle, entre l’ovulation et les règles, d’autres en continu puis on fait une pause pendant les règles.

Je n’ai personnellement jamais remarqué de différence entre les 2 types de prises.

Si le gattilier doit vous soulager, il le fera d’une manière ou d’une autre.

On passe maintenant à l’axe suivant, inflammation, inflammation, inflammation

Elle fait rage, constamment dans votre corps.

Il y a un pic pendant les règles, c’est sûr, mais même hors des règles, le système immunitaire doit faire face à ces corps étrangers, ou du moins au mauvais endroit, et la seule manière qu’il connaît pour gérer la situation, c’est l’inflammation.

Il faut la calmer, il faut faire baisser la charge inflammatoire du corps car une inflammation qui devient chronique n’est plus bénéfique, elle devient destructrice.

Je trouve que le curcuma bien dosé est efficace dans ce contexte, ce n’est pas la seule plante qui fonctionne, j’en ai testé d’autres, mais celle-ci fonctionne souvent, et elle a l’avantage d’être facile à trouver.

Vous avez les formes simples, c’est-à-dire le curcuma en poudre, vous avez les formes concentrées liquides, les formes concentrées sous forme de gélule. Il y a un énorme choix sur le marché.

Si vous voulez tester le curcuma tout simple en poudre, il faut en général en prendre dans les 6 à 8 g par jour, en prise divisée avec les repas, pour que vous constatiez un effet.

Deuxième élément pour calmer l’inflammation, les oméga 3 sous forme d’huiles de poissons des mers froides.

Ces huiles aident notre corps à basculer d’un état pro-inflammatoire a un état anti-inflammatoire. Pensez à acheter un produit de qualité qui vous garantit l’absence de métaux lourds.

Pour les doses, on prend autour des 500 mg d’EPA + 500 mg de DHA par jour.

Ces chiffres dont marqués sur la boîte, donc vous essayez de tourner dans ces eaux-là côté dosage, plus ou moins.

La nutrition

Aujourd’hui, dans toute problématique chronique, on ne peut pas faire l’impasse sur la nutrition.

Il y a toujours des choses qu’on peut optimiser.

On a déjà vu qu’on peut favoriser une meilleure élimination et détoxification des perturbateurs endocriniens avec les légumes, et les jus de légumes en particulier.

Ensuite, les aliments qui contiennent du gluten peuvent aggraver les symptômes de l’endométriose.

Pas à tous les coups, pas chez toutes les femmes, mais ça vaut la peine d’essayer.

A ceci je rajoute les produits laitiers.

Pourquoi ces deux groupes d’aliments sont potentiellement problématiques ?

Eh bien parce que chez certaines personnes, ils provoquent des inflammations intestinales chroniques.

Et l’utérus et intestins sont localisés dans la même zone du corps, et l’inflammation n’est pas avare figurez-vous, elle est même très généreuse, elle s’étend volontiers d’une zone à l’autre.

Donc s’il y a inflammation intestinale, elle va aggraver l’inflammation de l’endométriose.

Ce que je vous conseille de tester, c’est l’élimination complète de toutes les céréales (blé, orge, avoine, épeautre, maïs, etc – toutes les céréales, y compris les céréales anciennes), et de tous les produits laitiers aussi.

Je sais c’est contraignant, mais ça vaut la peine de faire le test.

Certains vous diront que c’est de la bêtise, d’autres vous diront que c’est la seule alimentation saine qui existe sur cette planète – comme d’habitude il faut apprendre à naviguer entre les extrêmes.

Laissez tomber cette polémique, vous testez tout simplement, ça ne vous coûtera pas grand-chose.

Si vous n’avez aucune amélioration eh bien vous aurez essayé, et s’il y a amélioration vous serez contente d’avoir testé.

Je vous conseille de faire le test pendant au moins 8 semaines. Certains vous diront que c’est trop court pour conclure.

L’axe « crampes et congestion »

En gros, que faire pendant les règles, c’est-à-dire pendant le plus gros de la crise.

Il faut soulager les crampes et la congestion du bas-ventre.

C’est un réflexe du corps, il y a forte inflammation, donc la zone va cramper. Et le mieux à faire ici c’est de relaxer le bas-ventre.

La plante qui fonctionne le mieux ici, dans mon expérience, c’est l’achillée millefeuille en simple infusion.

On utilise les sommités fleuries de la plante.

Excellente anti-inflammatoire et antispasmodique.

Mais attention, si votre achillée n’est pas de qualité, si elle n’est pas bien aromatique, ça ne donnera quasiment aucuns résultats.

Vous utilisez entre 5 à 6 g par tasse de 250 ml, vous faites 2 tasses par jour, 3 éventuellement, et vous buvez l’infusion bien chaude.

Alors attention, chez certaines femmes, elle peut provoquer des règles plus abondantes.

En application locale, vous pouvez utiliser l’huile essentielle d’estragon, antispasmodique et anti-inflammatoire, vous diluez à 10 à 20% dans une huile végétale ou dans un gel neutre et vous massez le bas-ventre.

Faites un test d’abord pour vous assurer que vous ne faites pas de réaction allergique, vous placez 2 gouttes à l’intérieur de votre avant-bras puis vous attendez 24 h.

Si vous ne voyez pas de réaction inflammatoire, vous pouvez appliquer sur le bas-ventre en cas de besoin, faire un massage 2 à 3 fois par jour si nécessaire.

Vous pouvez aussi utiliser un cataplasme chaud à l’huile de ricin, j’ai eu de très bons retours, ce n’est pas difficile à faire, mais c’est un peu pénible car c’est une huile très grasse et parfois on en met un peu partout.

Je pense que vous avez compris les changements alimentaires.

Pour les plantes, vous allez donc combiner:

– Des mesures pour le foie pour éliminer les perturbateurs endocriniens, on a vu la teinture de bardane comme exemple

– Des mesures pour favoriser une meilleure production de progestérone, on a vu le gattilier

– Des mesures anti-inflammatoires, on a vu le curcuma bien dosé et les oméga 3 sous forme d’huile de poissons des mers froides

C’est à faire en fond, tous les jours, pendant 2 ou 3 mois pour voir si les choses commencent à bouger.

Pendant une crise, on a vu :

– L’infusion d’achillée millefeuille, idéalement à démarrer 2 jours avant les règles et à continuer pendant les règles – L’huile essentielle d’estragon en application locale – Et le cataplasme d’huile de ricin avec une bouillotte par-dessus.

On peut répéter ces mesures-là plusieurs fois par jour si nécessaire pendant la période de crise.

Et on peut aussi augmenter les doses de curcuma si nécessaire.

Ensuite il faut faire tourner ça pendant 2 ou 3 mois, voir s’il y ça vous soulage, ajuster, rajouter des plantes que vous n’avez pas testé.

Ce n’est pas un processus linéaire.

J’aimerais bien vous donner la combinaison parfaite, j’aimerais bien vous donner le mélange qui fonctionne pour tout le monde. Mais ce n’est pas possible.

En réalité vous êtes unique, et il faut expérimenter un minimum par vous-même.