6 fleurs qui sont aussi des remèdes

« Les fleurs, à dit Jean Cocteau, sont des soleils qu’on peut regarder en face. » C’est vrai, mais c’est autre chose aussi. La plupart d’entre elles ne se contentent pas d’être ce soleil qui brille sur nos jardins et sur nos maisons, mais constituent de véritables petits remèdes secrets. Ces secrets, les voici. Tout au moins quelques-uns.

LA CAPUCINE

Résultat de recherche d'images pour "capucine fleur"Elle améliore la mémoire (aphrodisiaque selon certains).

C’est à Elisabeth-Christine Linné, fille du grand botaniste suédois, que l’on doit d’avoir découvert les propriétés particulières et même, comme vous allez le voir, très particulières de cette fleur qui nous vient tout droit du Mexique.

Elisabeth-Christine remarqua, la première, qu’à la fin du jour, par temps sec et chaud, des lueurs étranges illuminaient les capucines. Elle signala ce phénomène à son père, qui découvrit que ce curieux feu d’artifice était dû à l’acide phosphorique contenu au cœur de la plante.

Beaucoup plus tard, le professeur Léon Binet, doyen de la faculté de médecine, constata que la capucine possédait deux vertus qu’elle devait, sans doute, à sa forte teneur en phosphore : c’était, selon l’éminent savant, un aphrodisiaque puissant et un stimulant de la mémoire.

Si la première propriété de la capucine n’a pas retenu l’attention des phytothérapeutes modernes, la seconde, en revanche, a reçu de nombreuses confirmations.

La capucine est, effectivement, un petit stimulant cérébral sans danger : jetez dans une tasse d’eau bouillante une pincée de feuilles de capucines. Laissez infuser 10 minutes. Consommez une tasse après chaque repas.

Liens commerciaux :

LE LILAS

Résultat de recherche d'images pour "lilas"Il soulage les douleurs (bon pour la vésicule biliaire et les rhumatismes)

Il nous est venu de Perse il y a environ quatre siècles. Les voyageurs qui le rapportèrent racontèrent que les nobles Persans utilisaient le lilas – on l’appelait, la-bas, lilak – pour confectionner un vin épais et sombre prétendument reconstituant.

On essaya, en France, de retrouver le secret de ce dopant au lilas qui, toujours selon les voyageurs, redonnait une vigueur juvénile aux vieillards et aux épuisés. On ne retrouva jamais ce secret, et les médecins s’intéressèrent à autre chose.

Deux cent cinquante ans plus tard, un apothicaire, dont le nom n’est pas passé à la postérité, découvrit que le lilas était en réalité un petit décongestionnant de la vésicule biliaire.

L’apothicaire avait raison : aujourd’hui encore, les phytothérapeutes le recommandent à ceux qui ont la vésicule paresseuse.

Utilisation : six feuilles dans une tasse d’eau bouillante. Laisser infuser 10 minutes. Boire deux tasses par jour avant les principaux repas.

Quand aux fleurs, signale jean Palaiseul, auteur de « Nos grands-mères savaient » (Ed. R. Laffont), elles servent, en Russie, à préparer un onguent recommandé contre les rhumatismes : faire macérer pendant 15 jours, dans un bocal de verre (couvert d’un papier, comme un pot de confitures) exposé au soleil, 100 g de fleurs fraîches dans un demi-litre d’huile d’olive ; passer en exprimant ; appliquer en frictions deux fois par jour – jusqu’à pénétration complète de l’onguent – sur les parties touchées.

Liens commerciaux :

LA ROSE

Résultat de recherche d'images pour "rose"Elle calme les gorges irritées (reconstituante en cas de fatigue liée au surmenage)

Cupidon, virevoltant un jour autour de la table des dieux réunis en banquet, renversa de son aile une amphore de vin qui se répandit sur quelques roses blanches jetées entre les coupes. Les roses prirent immédiatement une teinte écarlate. Et c’est ainsi, dit la légende, que naquit la reine des fleurs : la rose rouge, baptisée également rose de Cupidon ou rose de Provins.

Si l’histoire des roses en général est intimement liée à la religion, à la politique – souvenez-bous de la guerre des Deux Roses -, à la gourmandise – on trouve encore de la confiture de rose -, et à la beauté – les patriciennes de la Rome antique se faisaient confectionner des « masques » de rose -, seule la rose rouge de Provins a retenu l’attention des médecins de l’antiquité d’abord, et beaucoup plus tard, des phytothérapeutes.

Les premiers l’utilisaient sous forme de gelée pour combattre les affections pulmonaires graves, et notamment la tuberculose. C’est ainsi affirme Avicenne, illustre spécialiste arabe, que fut guérie en quelques mois, l’épouse d’un vice-roi du Portugal.

Les seconds, beaucoup pus modestes mais infiniment plus sérieux, découvrirent qu’elle possédait deux propriétés réelles : un pouvoir reconstituant qu’elle doit à sa forte teneur en tanin, et un pouvoir calmant et antiseptique. On peut donc faire confiance à la rose dans les cas de fatigue provoquée par le surmenage, et d’irritation des muqueuses, notamment de la gorge.

Mode d’emploi dans le premier cas : jeter dans 1 litre d’eau bouillante 20 g de pétales frais ; laisser infuser 10 minutes et consommer tiède, une heure avant chaque repas.

Dans le second cas : laisser macérer pendant une semaine 40 g de pétales secs dans 750 g de vinaigre rouge léger. Passer et utiliser cette composition à raison d’une cuillerée à soupe dans un verre d’eau chaude. Se gargariser deux fois par jour.

Liens commerciaux :

LE BLEUET

Résultat de recherche d'images pour "bleuet"Il calme les névralgies

C’est la fleur européenne. Elle pousse indifféremment de la Sicile à la Finlande et de la banlieue moscovite au Finistère.

On l’utilise, c’est bien connu, comme calmant des affections oculaires. Ce que l’on sait moins, c’est que le gentil bleuet ne borne pas là ses bienfaits : il calme très rapidement, et dans 75 % des cas, les douleurs névralgiques ; celles dont Beethoven, qui en souffrit cruellement dans les dernières années de sa vie, disait qu’elles étaient « … une preuve supplémentaire de l’existence du Diable ».

Voici le traitement anti-névralgies mis au point par le docteur Jean Valnet, l’un des plus grands phytothérapeutes français et l’auteur de « Phytothérapie » et « Aromathérapie » (Ed. Maloine) : jeter dans 1 litre d’eau bouillante 15 à 25 g de fleurs entières, laisser infuser 20 minutes et consommer à raison de 3 tasses par jour entre les repas.

Enfin, n’oublions pas que la vocation classique du bleuet reste le traitement de la conjonctivite. ON l’utilise en lavages et en bains d’yeux tièdes.

Mode d’emploi : jeter dans une tasse d’eau bouillante 1 cuillerée à dessert de pétales de bleuets séchés et broyés, laisser infuser 5 minutes et laisser tiédir avant application.

Liens commerciaux :

LE SOUCI

Résultat de recherche d'images pour "souci"Il guérit les gerçures

Comme le tournesol le souci dirige toujours ses pétales vers la source lumineuse la plus intense. C’est ce qui lui vaut son nom : « souci » est une déformation du latin « Solsequia », c’est-à-dire « qui suit son soleil ».

Cette longue fleur, pas inquiétante pour un sou, a pourtant été considérée longtemps comme une plante magique.

Jean Palaiseul raconte que « le roi Jean d’Aragon, conformément aux directives des sorciers espagnols,conseillait à ses sujets de porter, sur eux, un talisman consistant en une fleur de souci, cueillie quand le soleil entre dans le signe de la Vierge, enveloppée avec une dent de loup dans des feuilles de laurier ».

Si l’on n’a jamais pu prouver, et pour cause, que le souci avait des vertus magiques, on sait, en revanche -et nos grands-mères le savaient avant nous -, qu’il a démontré son efficacité pour soulager et parfois même guérir les gerçures.

Son utilisation s’effectue en deux étapes successives : dans 4 à 5 litres d’eau, jeter 8 poignées de feuilles de souci, fraîches de préférence. Faire bouillir 10 minutes et laisser tiédir.
Immerger les membres atteints et prolonger ce bain pendant 10 minutes.

Récupérer les feuilles et les utiliser en compresses appliquées directement sur les gerçures.

Liens commerciaux :

LA PERVENCHE

Résultat de recherche d'images pour "pervenche"Elle combat la fatigue

On l’a longtemps appelée la violette des sorciers parce que les jeteuses de sort s’en servaient, dit-on, pour orner les cavernes où elles exerçaient leurs sombres pratiques. La pervenche ne mérite pas cette vilaine réputation.

Elle a droit, au contraire, à notre reconnaissance. Elle est, en effet, un reconstituant efficace, principalement indiqué aux convalescents bronchiques. L’abattement classique causé par les suites de la grippe, de la bronchite, et même du simple rhume, peut être rapidement enrayé par la pervenche.

Madame de Sévigné le savait déjà en 1684, lorsqu’elle écrivait à sa fille, Madame de Grignan : « Enfin, ma bonne, quoi qu’il en soit, consolez-vous et guérissez-vous avec notre bonne pervenche, bien verte, bien amère mais bien spécifique à vos maux et dont vous avez senti de grands bienfaits : rafraîchissez-en cette poitrine enflammée. »

Recette du tonique à la Pervenche : laisser macérer pendant 10 jours 100 g de feuilles fraîches dans 1 litre de vin. Filtrer. Consommer 2 verres à liqueur avant chaque repas.

Liens commerciaux :

SHARE